Bonsoir,
les pôles de compétitivités ont été créés en 2005, suite au rapport Ecosystème de la Croissance du député Christian Blanc.(cf http://www.ecosysteme-croissance.com/
)
Le résultat n'est pas à la hauteur des espérances pour plusieurs raisons :
- le choix de trop nombreux pôles, 67 au démarrage, d'où le saupoudrage de moyens financiers.
- la gouvernance des pôles. 3/4 des administrateurs sont issus de la sphère publique, dont la plupart ont des compétences éloignées des problématiques tels que la recherche, l'innovation, la création et le développement d'entreprises avec le financement d'amorçage. Le reste représente des grands groupes, peu de PME.
Il est donc pas surprenant de constater la faiblesse de financement des pôles et que 2/3 des financements soient destinés à des grands groupes et non des PME.
La gouvernance des pôles doit être beaucoup plus opérationnelle et visionnaire. Les collectivités et les représentants de l'Etat doivent rester en dehors, se limitant au rôle de financement de l'animation des pôles, via un seul guichet : la Région Ile de France.L'Intelligence des territoires qui constituent l'Ile de France, avec leur capacité de recherche et d'innovation seront la clé de la création et au développement de PME et les nombreux emplois associés.
Les richesses créées pourront ainsi financer notre système éducatif et social, clé de notre cohésion sociale, la véritable richesse.
D'autre part, lors de cette campagne de 2010, il faudra lever deux tabous : la Réforme de l'Etat et des collectivités, et la représentation démocratique et syndicale. Sinon, nous devrons payer un tribu très lourd, non seulement au niveau de la région Ile de France, mais aussi au niveau national.
Deux données :
- par rapport à l’Allemagne, qui a une balance commerciale positive de 200 milliards d’euros,
il manque en France 10 000 PME de 300 salariés, soit 3 millions d’emplois. L’absence de ces PME, nos grands groupes de demain, est notable au niveau de notre balance commerciale : elle est déficitaire de 40 milliards d’euros ;
- en parallèle, ces quinze dernières années,
nous avons créé un million d’emploi dans la fonction publique, surtout au niveau des collectivités.D’autre part, pas de PME = pas de croissance, ni d’emploi = pas de financement de notre système social.
Faute de créer suffisement des richesses, depuis 1974, nous empruntons pour financer le budget de l'Etat et de la Sécurité Sociale. Résultat : 2 000 milliards d’euros de dette.
Les jeunes générations paieront une dette colossale pour financer les retraites et les soins médicaux d’aujourd’hui, mais aussi l’absence de vraies réformes au niveau de l’Etat et des collectivités.
Comment feront ces jeunes générations pour payer cette dette, s’ils n’ont pas des emplois à valeur ajoutée en France ? Ces emplois se trouvent bien souvent dans les PME innovantes, fortement exportatrices. L’absence de ces 10 000 PME sera bien cruelle.
Les PME sont la clé de voûte de notre cohésion sociale : enlevez les étudiants, les retraités, les fonctionnaires, les salariés des grands groupes internationaux français, qui délocaliseront cols blancs, cols bleus et bénéfices sans états d’âme, que reste-t-il ?
Réponse : les salariés des PME. Ces PME avec leur gisement d’emplois et de Croissance. (NB : Je n'oublie pas les professions libérales et les artisants, mais les PME ont les vrais potentiels de croissance et d'emplois dont nous avons besoin)
Ces fabuleux potentiels ont été étouffés par notre irresponsabilité collective.
Même si la première année de mandat du président Nicolas Sarkozy est marquée par un certain dynamisme, comment expliquer la lenteur de la mise en place des réformes et de la modernisation de l’Etat, des collectivités locales et de la Sécurité sociale ?
Un élément de réponse, tabou en France : 70 % de nos élus, Assemblée nationale, Sénat, Conseils généraux et régionaux, et 50 % de nos représentants syndicaux sont issus de la fonction publique, alors qu’ils ne représentent que 25 % de la population active.De plus, le cumul des mandats et des fonctions garantit pour certains un "emploi à vie", renforcé par le décalage des échéances électorales.
Nous devons mieux équilibrer et diversifier notre représentation démocratique, en créant un statut de l’élu et en réformant notre système de représentation syndical, employés et employeurs.